• LUI : Tu me comprends?
    - Oh oui, combien je te comprends!

    Quatre mots.

    C'est juste quatre mots qui peuvent tout changer. Ils résonnent à l'infini dans l'esprit, même quand la conscience se concentre ailleurs, quelque part ces mots-là restent, encore et toujours.

    Juste quatre petits mots qui ont une telle prise sur le corps... et voici le coeur qui bat à tout rompre, l'estomac qui papillonne, les zygomatiques qui se soulèvent, les yeux qui se voilent de mystère.

    Et la tête qui vaque et divague, les pensées qui se succèdent à une vitesse incroyable, les images d'un bonheur éventuel qui ne cessent de se matérialiser quand bien même on souhaiterait les chasser.

    Et les rêves qui emportent, le désir qui gronde et qui monte, les baisers qui viennent au bout des lèvres.

    L'espoir qui se bat férocement contre la raison, cette raison qui dans un dernier élan veut protéger, retenir, éviter. Cette raison qui se voudrait salut mais qui n'a aucun pouvoir face au coeur.

    L'attente douce-amère, cette absence temporaire dont naît l'envie, celle qui fait que l'on finit par chérir.

    L'orage intérieur, l'électricité, l'élan, la force.

    Juste quatre petits mots de rien du tout qui soulèvent une tempête et provoquent un voyage. Qu'importe la destination d'ailleurs, quoi qu'il arrive resteront ces instants de bonheur.

    Grisé.


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  • 10h30

    Paris, rue d'Alésia.

    Un tout petit studio où dorment deux personnes. Il y fait sombre et on ne peut voir le sol tant une multitude d'objets divers en recouvre le moindre centimètre. L'endroit se révèle étouffant de par sa surface plus que restreinte. Assis sur le lit, tendre un bras suffit amplement pour atteindre la cuisine, quatre pas pour se retrouver sour la douche.

    Zoom sur les visages de nos deux endormis blonds. Leurs traits sont tirés par la fatigue, le sommeil se devine lourd, profond.

    C'est alors qu'un tapage soudain voit le jour.

    Amandine, tambourinant à la porte : "DEBOUT LA-DEDANS, CA SUFFIT LES BELLES AU BOIS DORMANT, DEBOUUUUUT!"

    Nicolas, professeur de théâtre : "Voici l'heure ô combien redoutée du réveil en fanfare."

    Après quelques minutes de ce tintamarre, un grognement vaguement humain se fait entendre tandis que la porte s'ouvre enfin sur un Anthony quelque peu grognon.

    La journée peut commencer.

    12h00

    Rue d'Alésia, extérieur.

    Une jeune fille brune, dont les cernes prononcées trahissent la fatigue, arrive à la hauteur d'une camionette croulant sous quelques meubles, pièces électroniques de toutes tailles et babioles variées.

    Amandine : Voilà notre retardataire!
    Céleste : Pardon, il faut remercier mon cher colocataire...
    Nicolas : -vanne aléatoire-
    Céleste : -soupir-
    Anthony : Il me faut une fille pour passer le balai.
    Amandine, Charlotte et Céleste -en choeur- : Pourquoi une fille?
    Céleste : Puisque je suis en retard et que vous avez tout fait, que soient miennes les joies du balai.

    Intermède particulièrement ennuyeux pendant que Céleste s'emploie consciencieusement à sa tâche, fortement désireuse de se faire pardonner. Toutefois, treize mètres carrés et un étage d'escalier représentent une superficie relativement vite dépoussiérée.

    Retour en plein jour, il est bientôt l'heure du départ. Alors qu'elle débouche dans la rue, Céleste évite de justesse une Amandine courant telle une fusée, comme si le Diable en personne se trouvait à ses trousses. Le Diable a ici pour nom "Anthony".

    Collision évitée d'un infime centimètre.

    Amandine réclame de l'aide au nom de la sacro-sainte entre aide féminine.

    Céleste -brandissant son balai, tel Kilik son bâton- : You shall not pass!

    Scène au ralenti. Tandis qu'Amandine disparaît au coin de la rue, Anthony se jette sur l'arme de Céleste. Touché de plein fouet à l'oreille, il y porte une main avant de s'écrouler sur le bitume, tombant lourdement sur les fesses.

    Sourire en coin du piéton parisien, habituellement renfrogné à l'extrême.

    Céleste se maudit un instant tandis qu'elle vérifie l'état de son comparse. Une fois l'absence de traumatisme constatée, elle ne peut réprimer un éclat de rire et dévale le mètre la séparant du coin de rue. Alors que, tel un étendard, son bâton embrasse le ciel dans une pose victorieuse, elle crie devant ses amis interloqués :

    "Je l'ai mis K.O !"

    Rire, cette fois-ci bien franc, de notre piéton parisien et attroupement devant un Anthony légèrement sonné alors que toute la petite troupe s'esclaffe, Nicolas caméscope en main. L'image restera.

    Aucun dégât n'étant observé, il est temps de braver les bouchons dominicaux jusqu'à la porte de Saint-Cloud.

    Après-midi

    Paris, porte de Saint-Cloud.

    Enfin arrivé à destination, le petit groupe décide de s'accorder une pause déjeuner avant le début des travaux herculéens.

    Les filles, courageuses, se dévouent pour partir à la recherche d'une boulangerie ouverte un dimanche après-midi (ne riez donc pas, la tâche n'est pas si aisée là-bas) tandis que ces paresseux de garçons en profitent pour faire "je-ne-sais-quoi" pendant trente minutes. Ce qui est certain, c'est que le "je-ne-sais-quoi" en question n'était sûrement pas constructif.

    L'heure suivante est dynamisante par son taux incroyable de bonne humeur. Certes, Anthony se montre un tantinet grincheux mais il se voit souvent joliment remis en place. Nicolas, sarcastique devant l'Eternel, trouve toujours la petite phrase pour divertir tout ce petit monde. Amandine et Charlotte se montrent d'humeur particulièrement taquine et même Céleste, finalement réveillée, s'y met.

    Toutefois, il est grand temps de passer aux choses sérieuses.

    Ambiance étudiante.

    Nicolas déniche un panneau "stationnement gênant", qu'il place amoureusement sur la place libre devant l'entrée de l'immeuble. Il décharge pendant qu'Amandine et Céleste jouent les navettes, bras chargés, entre le hall et le premier étage, entassant le trop lourd ou trop encombrant dans l'ascenseur. Anthony et Charlotte réceptionnent et rangent le tout.

    La grande question est : "Comment Anthony pouvait-il rentrer autant de choses dans un treize mètres carrés?"

    L'exercice est ponctué de poursuites diverses entre Nicolas et Amandine, batailles récurrentes entre Anthony et Charlotte. Seule Céleste reste à peu près calme. Quant à Christophe, il est porté disparu.

    Une voisine, dérangée par le bruit, demande que cessent les bagarres. Au premier étage, le charmant voisin trentenaire d'Anthony lui ordonne de baisser le ton, il n'a pas l'air enchanté par tout ce joyeux tapage : "Nous ne sommes pas dans une cité universitaire". Le Monsieur est membre du syndicat de l'immeuble et Anthony ne rigole plus, mais alors plus du tout...

    ... c'est sans compter Céleste qui apparaît subitement, toujours les bras chargés, lance un sourire poli à l'attention du voisin mécontent. Ce dernier se déride, lui adresse maints sourires à son tour, fait la conversation "Vous aménagez ici? Non ce n'est pas vous? Quel dommage, cela aurait été si  charmant".

    Pliant sous sa charge, Céleste s'excuse mais met fin à cet échange, non sans que le Monsieur propose une dernière fois ses services. Anthony est aux anges. Problème réglé.

    Ne jamais sous estimer tact et charme féminins.

    19h00

    Rue des Peupliers, Boulogne.

    La nuit tombe après de longues heures d'astiquage, dépoussiérage, montage. Anthony s'affaire au rangement avec une fougue certaine. Tout le monde est exténué. Certains commencent à manifester un mécontentement bien compréhensible à l'encontre du nouveau locataire des lieux, qui n'a ouvert la bouche que pour manifester des réprobations souvent injustifiées.

    On frôle une sournoise joute verbale, heureusement il reste quelques diplomates dans l'assistance.

    Anthony revient à la raison et la soirée se termine autour de quelques bières accompagnant une discussion agréable, avant de se poursuivre par un DVD, le tout baigné dans un nuage de fumée.

    PS : Je ne saurais que trop vous recommander le film "Sex revelations" avec notamment les merveilleuses Sharon Stone (époustouflante dans son rôle) et Chloé Sévigny. L'histoire de 3 couples de femmes à travers le siècle. Parfois drôle, caustique et grinçant aussi, globalement très touchant.


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  • J'aime les fraises du Lot-Et-Garonne au goût si exquis, et la truite tout juste pêchée ;

    J'aime danser, surtout avec mon Anthony, le langage corporel reste inimité à ce jour ;

    J'aime la musique et l'écriture, seuls arts capables de parler quand les mots ne suffisent plus ;

    J'aime l'hiver à Paris, il n'y a rien de plus romantique ;

    J'aime prendre des photographies et, avec un peu de chance, immortaliser un moment précieux ;

    J'aime ma famille, mes amis, qui savent me faire rire quand bien même je pensais ne plus en avoir la force ;

    J'aime le Shywawa et ses serveurs qui me réchauffent le coeur : Yann, Mickaël, Dominique, Edouard...  Chris, Franck (;_;), Jean-Rodolphe ;

    J'aime le Financier aussi, surtout Alain, Maya, David et pouvoir laisser libre cours à ma folie douce ;

    J'aime Hortense, Françoise, Amandine et Charlotte qui sont les filles les plus formidables au monde, mes femmes, celles avec qui j'ai un bonheur fantastique à redevenir une collégienne insouciante ;

    J'aime mon chat qui ronronne dans mes bras quand bien même rien ne va plus ;

     J'aime tendre la main et faire toutes ces rencontres ;

    J'aime l'Illegal Magic Club, surtout Julien, Didier, Otto et Max ;

    J'aime aussi quand Eric me taquine, il ne faut surtout pas lui dire mais je suis contente qu'il soit mon colocataire ;

    J'aime les anniversaires qui finnissent à midi, se sentir ereintée après de très longues et magnifiques heures ;

    J'aime être reveillée le dimanche matin, en plein Paris, en me disant "ces saloperies d'oiseaux font trop de bruit" ;

    J'aime revoir Jonathan et constater que "Mon Dieu! Il ne me fait plus rien!" ;

    J'aime ce blog et toutes les rencontres ou retrouvailles dont il a été la cause (Franck, Laurène, Valentin, Bertrand S., Jérôme, etc, etc...) ;

    J'aime Bertrand, sans qui je ne pourrais pas serrer dans mes bras une Trompette ronronnante en cet instant ;  

    J'aime appeler mes amis et leur dire "Fajitas ce soir!" et les voir débarquer illico ;

    J'aime Brian et ma libraire canadienne rue de la Parcheminerie ;

    J'aime Victoria, à qui je dois prêter le dernier Houllebecq, pour être seule magicienNE crédible à ce jour, et vraiment ce n'est pas facile ;

    J'aime les lys, leur parfum capiteux et leurs énormes pétales ;

    J'aime les roses oranges car les blanches sont trop sages et les rouges trop stéréotypés ;

    J'aime les mots de Prévert et de Rimbaud, le langage inventé par Boris Vian.

    Trop souvent je lis que des gens aigris détestent l'humanité.

    J'aime l'humanité... elle a amour, conscience, amitié... mais surtout :

    ARTS.

    It's good to be alive.

    What do you love?


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  • Je me contenterai de citer :

    "L'affiche d'un salon gay et lesbien parisien, jugée choquante, a été refusée par la société gérant les espaces publicitaires dans le métro et les bus parisiens. Elle montre des couples homosexuels s'embrassant sur la bouche."

    Motif invoqué  : "l'affiche risque de choquer l'ensemble des voyageurs".

    C'est tellement ironique, petit mais surtout si puant d'hypocrisie que j'en ris presque.

    L'image d'un couple homosexuel s'embrassant est forcément bien plus vile que celle d'un autre couple dans des poses plus que suggestives ou dans la plus simple des tenues. Cette dernière représentation, elle, met en scène un couple qui a le grand mérite d'être hétérosexuel, donc personne ne crie au scandale quand bien même les photographies sont à la portée de tous.

    Pas de scandale non plus à l'époque où le "porno soft" était revendiqué comme la grande mode actuelle, donnant notamment lieu à des publicités on ne peut plus  sulfureuses ou explicites. Quelques fois même à la limite du mauvais goût, et pourtant je suis ce qu'on appelle une "personnalité libérée".

    Le ridicule de cette censure me fait ricaner, même si elle touche un sujet sensible.

    Nous sommes en l'an 2005, et pourtant même nos ancêtres les grecs se montraient plus tolérants (un peu trop? Mais ceci est un autre débat).

    Mais ce qui m'effraie vraiment là-dedans est la réaction des gens :

    http://news.tf1.fr/news/france/0,,3247793,00.html

    Jetez un coup d'oeil aux commentaires, certains sont des perles de stupidité, de bêtise impardonnable.

    Il n'y a qu'un seul mot pour résumer toute cette affaire :

    Inacceptable.

    Bienvenue au 21ème siècle.


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  • Mes vacances à la maison sont toujours très littéraires. La boule de nerf que je suis habituellement se calme une bonne fois pour toute, se pose et s'évade, dévore des bouquins, il n'y a pas de meilleur mot pour un tel rythme, et réfléchit pas mal aussi.

    "Tanière" et "se ressourcer" sont des mots qui ont pris toute leur essence depuis que j'habite Paris.

    Donc, parmi cet amas de livres diversifiés, se trouvait notre cher écrivain hexagonal qui n'a pas son pareil pour faire couler l'encre, et ce dès juillet :

    j'ai nommé Michel Houellebecq... et "La possibilité d'une île". Je ne mentirai pas, moi aussi j'ai aimé Houellebecq... j'étais en fin d'adolescence et bien évidemment révoltée contre le monde entier. Car voilà ce qu'est Houellebecq en fin de compte... un écrivain pour adolescents en rébellion ou dépressifs chroniques. Le style? Moyen en fin de compte, d'autres ont fait beaucoup mieux. Le rêve? Inexistant. Il y a une certaine analyse de la société moderne qui pourrait s'approcher du juste si elle n'était pas au préalablement noyée sous des couches de cynisme tellement prononcées que le tout donne tout simplement mal à l'estomac.

    Houllebecq ferait une très bonne publicité pour Xanax ou Lexomil.

    Et puis... que cessent donc ses jérémiades! Houellebecq se plaint de la cruauté, c'est ainsi qu'il définit l'homme mais quelle idée véhicule-t-il lui même? Beaucoup d'intolérance, de jugement facile et des lamentations à n'en plus finir.

    Je n'aime pas Houellebecq? Non, pire que ça... il me dégoûte, il me donne la nausée. Houellebecq est un appel aux armes si vous êtes un tant soit peu suicidaire.

    Et surtout, il a tout faux. Le bonheur existe, oui. Et je dis ça malgré plus d'une demie année de merdes diverses, variées en qualité comme en quantité. Moi, je revendique et hurle sur tous les toits mon droit au bonheur... non, non, je mens : ma capacité au bonheur.

    Qu'est-ce que le bonheur après tout? Juste un certain regard. On pourrait en résumer la clef à ce vieux dilemne : soit l'on voit un verre à moitié rempli, soit à moitié vide. Le bonheur, dans une certaine mesure, cela s'apprend.

    Il faut apprendre à aimer ce que l'on a au lieu de systématiquement regarder toujours plus haut. Non que regarder plus haut soit un défaut, loin de là. Mais à vouloir regarder trop haut quelques fois, on ne voit plus ce que l'on a juste là, sous le nez. Sauf quand il est trop tard.

    Le bonheur est comme la beauté, le bonheur est beauté : le problème majeur c'est cette habitude qui peut être engendrée. Et voilà la soit-disant perfection qui devient soudainement translucide. La beauté s'efface avec le temps non car elle cesse d'exister globalement... mais car l'habitude en efface l'existence à nos propres yeux.

    Au tout premier jour de 2005, j'étais merveilleusement heureuse, sur un vrai petit nuage, je me voyais déjà mariée avec ce garçon que j'aimais plus que tout. Et puis POUF, voici la chute qui pointe le vilain bout de son nez, accompagnée de crises de pleurs/nerfs etc, etc... plus que ma vie, c'était mon avenir qui se voyait détruit, broyé.

    Mais voilà, je suis heureuse. Parce que dans mon bonheur égoïste et narcissique, j'avais oublié à quel point un seul regard ou un seul rire amical peut faire du bien. A vrai dire je m'étais oubliée moi-même.

    Le bonheur, c'est avant tout revendiquer ce que l'on est, ce que l'on a et l'assumer.

    Le bonheur tient tout simplement dans le rire de mes amis.

    Je vous souhaite tout le bonheur du monde!


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