• Hier soir, la Tour Maubourg, 21h30 . Soirée"potiche" pour moi. "Glauquissime" quelque part, je pense à certains propos que je ne rapporterai pas ici. Ces gens sont dans un monde à part. Evidemment la musique est belle, entraînante, nous ne sommes pas en présence de n'importe qui. Moi je suis en dehors, déplacée, extérieure, absente, floue, transparente, effacée, gommée, inexistante. Je ne sais pas ce que je fais là et mes pensées finissent par voler vers Marwan, j'aimerais tant qu'il soit présent, personne n'est jamais déplacé avec ce cher Marwan.

    Je jalouse secrètement l'autre couple en présence, elle est tellement jolie, tellement mince, je dois avoir l'air monstrueuse à côté avec mes kilos en trop. Et lui, bien qu'absorbé par la musique, trouve tout de même le temps de s'occuper d'elle, un baiser par ci, une étreinte par là. Je n'ai rien à faire ici, au mieux je suis fantomatique, au pire embarassante, je dois gêner leur intimité coutumière.

    Il est un peu plus de minuit et je prends mon courage à deux mains : plutôt partir que souffrir plus longtemps ce gouffre. Je lui annonce mon départ, il n'en a presque que faire, ses yeux sont fixés sur le piano alos que je rassemble mes affaires. Finalement il daigne me dire "au revoir", il souhaiterait peut être que je reste un peu plus mais il ne me raccompagnera pas, il est bien trop occupé avec sa musique. De toute façon, c'est certainement mieux ainsi, avec toutes les diverses substances qu'il a ingurgité, il est probablement dans un état second. Je déteste cela aussi. Il propose de me rejoindre plus tard et j'ai envie de hurler, j'en ai tellement assez de sacrifier mes heures de sommeil pour lui, assez de devoir l'attendre, et lui que sacrifie-t-il pour moi après tout? Mais quand même, j'aurais aimé qu'il passe un peu de temps avec moi avant son départ, idiote que je suis, et là je me sens insignifiante à ses yeux. J'aurais aimé ne pas être ignorée de toute la soirée, les moments où il s'est souvenu de ma présence doivent se compter en secondes. Le tout mis bout à bout doit frôler les 5 minutes. Il faudrait, je suppose, qu'un jour je me fasse une raison. Au passage, le maître de maison s'excuse presque de le garder et je suis au bord du rire, jaune bien évidemment. Quelque chose vient de se briser.

    Il fait froid dehors et je ne sais pas si les larmes picotant mes yeux et coulant sur mes joues sont le fruit du vent ou de ce gouffre dans mon coeur. Indéniablement un mélange des deux. Le septième arrondissement est endormi, pas une seule silhouette en vue et je trouve cela presque inquiétant. J'appelle Marwan et le son de sa voix me réconforte un peu.

    Vingt minutes plus tard je suis enfin chez moi, je suis fatiguée, triste, frigorifiée, mes jambes sont deux lourds blocs de pierre. S'il n'était pas si tard, je prendrais bien un bon bain chaud histoire de me délasser. Au lieu de cela, je dîne vite fait et m'enroule dans ma couette comme un bébé.

    Impossible de dormir. Je lui envoie un SMS auquel il ne répondra pas, j'ai bien compris le message. Je serai honnête : oui, je lui en veux. Mais je ne lui reprocherai rien, je ne ferai ni scène, ni allusion... il est juste temps de redéfinir mes priorités. Je ne suis pas la personne idéale pour jouer le rôle de la groupie effacée, prête à tout accepter.

    La nuit passe et je ne dors presque pas, pour couronner le tout je suis malade. un Shywawa me ferait du bien demain.


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  • Contexte : Cela fait deux bonnes heures que vous attendez l'arrivée de votre amoureux

    "Chéri, tu arrives bientôt? Tu me manques et en plus il y a deux de mes ex dans la salle
    - Ok, j'arrive!"
    - bruit de la tonalité, il vient de raccrocher -

    Finalement, c'est pratique les ex.


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  • 14h30, un dimanche.
    Je me décide, enfin, à faire du ménage, et beaucoup de vide, dans mon placard (surnommé "le placard maudit/interdit, ça veut tout dire).
    Je finis par trouver par terre une pile de vieux papiers.
    Mes yeux tombent sur une carte donnée par Emma, ma petite soeur anglaise chérie. Souvenirs de Londres, d'une soirée maudite, souvenirs de fous rires. Envie d'un pélerinage dans ces rues où sont nées nos amitiés. Envie de faire une fois de plus l'idiote au Disney Store. Envie de revoir Emma et de nous arrêter à un Starbuck coffee à 2h quand il fait si froid dehors. Mes errances londoniennes, si différentes de ma bohème parisienne.

    Pile suivante... Une enveloppe toute abîmée et encore cachetée. Je reconnais l'écriture et je me souviens... S. J'avais à l'époque refusé de lire cette lettre, n'en devinant que trop bien le contenu. Alors voilà, je viens de l'ouvrir et de m'y plonger, avec plus de deux ans de retard. Je dois bien avouer que c'est une des plus belles déclarations d'amour sur laquelle j'ai jamais posé mes yeux. Ce bout de papier me laisse nostalgique. C'était une si belle amitié, pourquoi l'avons-nous ainsi gachée? Pourquoi a-t-il fallu que tes sentiments muent? Et pourquoi tout ce mal aussi? Les gens qu'on aiment sont ceux qu'on blesse le plus, mais nous, nous nous sommes déchirés.

    Je n'ai jamais eu l'occasion de te le dire, mais "Adieu, mon ami. Et merci pour nos belles années".

    J'ai besoin d'une cigarette!


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